Interview de Marius Micol, Ancien élève et Professeur

Interview réalisée par François GAUTIER

Un ancien élève se retrouve à l’École, mais comme enseignant et ce n’est pas le premier.

Quelle impression ça te fait maintenant d’être de l’autre côté ?

Eh bien ! Ça fait de l’effet de se retrouver par exemple dans la salle des professeurs, d’avoir l’occasion de tirer la corde pour la cloche, de tutoyer d’anciens professeurs…

Quelles branches enseignes-tu ici ?

La gymnastique dans les 4e, 5e et 6e classes. Ça implique du sport à l’extérieur, aux Évaux notamment, les « Jeux Olympiques » des écoles Steiner suisses pour la 5e et, en 6e, une véritable période de cirque.

Quel a été ton parcours après l’école Steiner ?

Après mon bac, je suis entré en faculté de Psychologie et de Sciences de l’Éducation à Genève. Mais ça ne me convenait pas. Je suis alors parti 3 ans à Paris au Cours Florent, pour me former en tant que comédien. J’ai suivi les trois années du Cours Florent, école de théâtre. Vers la fin, c’était alors le gros de la pandémie, j’ai mis en pause mes études trois mois avant le diplôme. J’ai fait alors le pèlerinage de St Jacques de Compostelle. De retour, j’ai fait un service civique dans une école Montessori et j’ai finalement été diplômé du Cours Florent en décembre 2021 !

Quelle a été ton impression dans cette pédagogie Montessori ?

J’ai trouvé cela intéressant, avec une autonomisation des élèves qui m’a impressionné. En revanche, il y avait un certain déficit spirituel et dans le choix des matériaux (jeux éducatifs), peu de recherche concernant les substances ou les matériaux naturels.

Comment es-tu « revenu » à l’École ?

J’avais été contacté par Gaëlle Vandemeulebroeke l’an passé pour accompagner les 12e en stage social au Sénégal – belle expérience pour moi…

Avais-tu aussi un stage de ce genre durant ta scolarité ?

Oui, nous étions allés en Inde avec Mme Baumann.

Et de là, aux cours de sport ?

Eh bien, à la soirée du retour sur le stage social, Sabine qui cherchait quelqu’un pour la remplacer notamment pour la période de cirque en 6e, m’a parlé de cette possibilité. J’ai fait alors une demande et ce poste m’a été attribué*.

C’est un poste relativement petit ; as-tu des activités ailleurs ?

Oui, j’ai la co-responsabilité d’un cabaret (Le Cabarius) aux Grottes, une fois par mois. Nous y invitons des artistes qui veulent se produire. Chacun a 10 minutes pour sa prestation.

Et tu me disais revenir d’un concert à Lyon ?

Oui, je viens de faire trois soirées. J’intervenais avec mes chansons, ainsi que deux autres musiciens. C’était une petite salle, mais un bon public.

La scène, la musique, le spectacle, c’est donc une part importante de ta vie. Y a-t-il quelque espoir d’en vivre ? – Bien sûr ! Depuis janvier, je suis « Intermittent du spectacle ». En France, si l’on peut justifier une cinquantaine d’évènements par an, on obtient une indemnité de l’État qui permet, sinon d’en vivre dans la région, du moins de s’en tirer si on a une autre activité. Actuellement, en plus de mes activités scéniques, je prépare un deuxième CD et je suis dans l’écriture d’un nouveau spectacle…

Et ta scolarité Steiner a-t-elle une part dans cette prédilection, ce goût du spectacle ?

Sans doute, les moments sur scène avec la classe, la pièce de 8e, le cabaret en 10e, la pièce de 12e, le Cirque et ses spectacles…

Tu as fait toute ta scolarité Steiner, d’abord à Lyon, puis dès la 4ème ici : comment as-tu vécu, comme élève, le côté spirituel ?

Pour moi, c’était positif, surtout tout ce qui était fêtes (Noël, St Jean,…) qui pour moi donnait comme une respiration. Mais ce n’était pas le cas de tous mes camarades.

Et que connais-tu en somme de cette pédagogie ?

C’est autre chose d’avoir été élève que d’y enseigner ! Avec quelques nouveaux collègues, nous avons régulièrement une approche de la pédagogie avec Mme Ripaux. J’y découvre bien des choses dont on n’avait aucunement conscience en tant qu’élève.

Et je crois me rappeler que Marius a dû incarner quelque Dieu ou Diable dans le Jeu du Paradis… qu’il a été un des fidèles plus que fidèle au cirque Rustelli Confetti… Bref, on devine que chez lui un certain talent, sans doute inné, a pu davantage éclore ici.

*NDLR : Marius a eu une pratique assidue du cirque jusque dans les « grandes classes » où il avait déjà coanimé les cours de cirque pour Rustelli Confetti.

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